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samedi 10 février 2007

Pérégrination routière - ou la vie palpitante d'une conductrice acharnée -

Dix minutes au retour…plutôt bon timing ! Il faut dire qu'elle s'est fait plaisir... De nuit, comme ça, les petites routes de campagne en pleins phares avec des pointes dans les lignes pires que droites. Si ses parents la voyaient!

Elle passe dans la rue à côté de chez elle, ralenti. Le chauffage ne crache que sur ses pieds, c'est le choix qu'elle a fait en tournant le bouton au maximum à droite. C'est bien d'avoir les pieds au chaud, mais que fait-on du reste ? Le dos, la nuque… elle frissonne et pourtant ne modifiera en rien la direction du souffle.

Elle est passée dans la rue à côté de chez elle, mais n'a pas pris le virage à droite. Elle a tout juste ralenti. Pas d'hésitation en fait. Droit devant, toujours tout droit. Mais qu'est-ce qui lui a prit de remonter jusqu'en haut de la ville ? Elle n'avait rien à y faire, personne à voir. Pourtant elle y est montée. Un coup d'accélérateur. La rue principale est déserte. Elle en profite, une petite pointe à 90 dans une zone à 50. Peut-être simplement pour entendre le ronronnement rassurant du moteur, sentir les vibrations se répercutant dans la pédale d'accélération et au travers des semelles de ses baskets.Elle ne le sait pas elle même en fait.

Les pieds au chaud, la tête au froid. Elle accélère, espérant secrètement que sa vie fera de même.
Elle rétrograde. Quatrième, troisième, seconde, puis la première pour aborder un virage serré. Parce qu'elle voudrait pouvoir freiner sa vie en appuyant sur une simple pédale. Qui contrôle réellement cette machine?

Elle passe devant l'école maternelle. C'est déjà oin derrière... très loin… Son lycée à présent à sa gauche, disparaît déjà dans le rétroviseur. Trois longues années… tout cela se résume aujourd'hui en deux vieux bâtiments et quelques préfabriqués sur un si petit bout de terrain mi-goudron mi-verdure. Du provisoire définitif. Il est loin, le temps des cerises ! La maison de retraite… Non, il n'est pas encore temps. En revanche il faudrait qu'elle retourne visiter "mamie gâteaux". La mamie du dessous, elle n'y voyait plus très clair, mais elle savait parfaitement ce que venaient chercher, presque chaque jour, ses petites voisines, pas plus hautes que le bouton de la sonnette, lorsqu'elles venaient chez elle.
Elle n'aime pas les maisons de retraite.

Direction la cellule familiale. Et si jamais elle faisait encore un détour par la ville d'à côté ? Si elle allait se perdre dans le vignoble? Elle aimerait qu'il vente. Alors elle ouvrirai ses bras, respirait l'air frais et crierai de toutes ses forces en tournant sur elle même. Mais bon, à son avis, ça ne marche que dans les films ces trucs là... Elle aimerait qu'il pleuve, pour danser sous la pluie… mais pas ce soir. Que non, cela ne serait pas raisonnable. La tête froide, les pieds au chaud, elle prend une inspiration et le chemin du retour.

"S'lut tout l'monde...". Son père regarde la télé, sa mère l'écran du portable.

4 commentaires:

DoZeR a dit…

ça parait tellement...vrai ? :niais:

Anodos a dit…

must say...sounds really familiar...

°Oo...zabeth...oO° a dit…

tu m'as suivi hein? avoue!! =)

Anonyme a dit…

ouaip...
mais tu sais ce qu'on a en plus nous ?
on s'en rend compte de ce foutu banal, et on lutte !
le jour où on luttera plus, je crois qu'on sera devenus adultes pour de bon.
et je crois qu'on peut rester gamin jusqu'à 80 ans, alors...